#Interview Yaya

30/04/2020
  • Tout d'abord, peux-tu te présenter ? 

Yannick Sautjeau, j'ai 47 ans, je suis marié et j'ai trois enfants. J'habite à côté de Segré, à Châtelais. Dans la vie je travaille le métal, je suis ferronnier à la ville de Craon. J'ai toujours été dans le métal depuis la fin de mon service militaire à 19 ans. (Ses bras en attestent).

  • Pourrais-tu nous rappeler ton parcours de hockeyeur pour les plus jeunes qui nous suivent ? 

J'ai commencé le hockey sur le tard, à 23 ans. Je n'ai jamais fait d'école de hockey comme les jeunes ont la chance de le faire aujourd'hui. Pendant longtemps, j'étais entraineur de hockey bénévole des enfants, ce jusqu'à l'arrivée de Martial Baudouin et de l'entraineur professionnel qui a suivi Jérémie Caurette. J'ai entraîné des anciens joueurs du club comme Antoine Rabine, Anthony Bioteau par exemple. Avant moi, c'est Tony Raitière qui faisait les entrainements des jeunes aussi. 

  • Pourquoi avoir choisi le club de Segré ? 

C'est grâce à Sandrine Mouche que je suis venu vers le hockey. Je connaissais déjà un pote qui en faisait, Emmanuel Bourgeois. Mais j'avais déjà mon sport à l'époque, le handball. Après le handball, j'ai essayé le foot, mais je ne retrouvais pas l'ambiance que je recherchais. Un jour je suis allé voir Sandrine jouer, j'y ai vu Jean-Marc Baudouin (alias JMB) et Jean-François Deneux (alias Jeff) et je me suis dit : « bah ça a l'air vachement facile votre sport ! ». Jean-Marc m'a alors dit d'aller voir Loïc Prodhomme en 1996 pour prendre une licence... Et l'aventure a commencé. Quand j'ai commencé en 1996, c'est aussi le moment où Jean-Noël Mouche a pris la relève de la présidence dans la foulée. Pascal Grit (Paco) s'est lancé dans l'aventure aussi, Nicolas Monica (Momo) aussi. J'ai donc choisi le club de Segré parce qu'il y avait les copains! 

  • Quel était ton poste sur le terrain ? 

Alors j'étais attaquant pendant très longtemps. Mais plus tu vieillis, plus tu descends... Mais j'ai pris le plus de plaisir en tant qu'attaquant. J'avais des atouts à faire valoir avec mes restes du handball, vivacité, capacité à vite se retourner, etc... Au début je mettais d'ailleurs pleins de buts ! J'aimais bien la liberté d'attaquer qu'on donnait aux avants à l'époque. Ça faisait vraiment une menace pour les défenseurs adverses dans leur dos. Actuellement, je joue un peu à tous les postes. Je suis polyvalent on va dire, si d'autres préfèrent être à un poste, je les laisse. L'avenir ce n'est pas moi, c'est les jeunes, donc j'essaie de les accompagner comme je peux.

  • Quel était ton geste technique préféré ? 

Ahhhh la yayaball évidemment ! Elle est célèbre celle-ci je crois bien. C'est celle qui fait rire et qui reste mémorable ! Nan plus sérieusement j'adore arriver face au gardien adverse en tête de zone, pour couper ma balle sur une raclette, ce qui permet de le lober tout en finesse ! Pour ça il ne faut pas réfléchir, c'est l'instinct qui parle. 

  • Quelle est l'équipe que tu as le plus affronté ? 

J'hésite entre le Stade Lavallois le SCO d'Angers. Parce que malgré les montées et les descentes des autres clubs respectifs, on s'est souvent suivis avec le SCO. Et quand on est descendus, le SCO a créé une équipe bis, donc on peut dire le SCO je pense.

  • Ton meilleur souvenir au club ?

Un souvenir tout particulier pour moi c'est le carton rouge de Peter Coudray à Angers contre le SCO. Il jouait avec nous Peter ce jour-là. Il avait déjà pris un jaune pour mauvaise attitude au cours du match. Et le règlement de l'époque dans ces cas-là voulait que quand on prenait un carton jaune, on devait sortir de l'aire de jeu et attendre derrière son propre but pendant 5 minutes.Là une attaque adverse arrive très vite, l'attaquant vient de dribbler le gardien, et tout seul face au but, il tire doucement dans le but vide. Et là d'un seul coup, Peter surgit de derrière le but et arrête la balle ! Scandale ! Et il dit à l'arbitre : «désolé mais je ne pouvais pas le permettre, c'était trop pour moi... ». Ça ne s'est évidemment pas arrêté là et ça a fait grand bruit après. Moi à l'époque j'étais dans la commission discipline et règlement de la Ligue des Pays de la Loire, Jean-Noël Mouche était alors président de la Ligue des Pays de la Loire, bref on était mal. Notamment parce que la Fédération Française de Hockey (FFH) nous a dit qu'ils n'avaient jamais eu ce cas avant dans l'histoire du sport et que ça allait faire jurisprudence en France. C'est moi dans la commission qui avait dû proposer la sanction à la Fédération pour finir, contre un coéquipier, pas facile à prendre comme décision, faut s'imaginer le truc... Bilan, 5 matchs de suspension directe. Dur à avaler pour Peter, dur à assumer pour le club, mais bon il fallait être le plus impartial possible... 

  • Puisqu'on y est, as-tu une anecdote marrante à raconter ?

Il y a la fois où Stéphane Romann et Philippe Ribayrol, deux de mes coéquipiers, se sont percutés de plein fouet parce que Stéphane (alias Steph) courrait comme un « chien galeux » sur le balle sans regarder à côté de lui... Et vlan ! Philippe (alias Phiphi) était couché au sol ! Direction les urgences pour Phiphi emmené par les pompiers qui étaient arrivés... des points de suture et compagnie... Après avoir vu ça, on a offert un os en plastique à Steph pour l'aider à se canaliser, qu'il se dépense un peu. D'ailleurs on lui avait accroché un os sur le casque en guise de totem... il était fou. 

  • On te connaît un certain attachement au tournoi de la Baule ? 

Je trouve que c'est un moment de réunion. Il y a un esprit festif mais aussi compète. Il y a un certain temps, c'était un tournoi où il y avait des équipes étrangères Pays-Bas, Belgique, Angleterre, etc...), c'était vraiment international. Aujourd'hui c'est moins vrai mais ça reste génial. C'est la bonne ambiance là-bas, beaucoup se connaissent. Le BOHC (le club de La Baule) et l'ESSHA Segré c'est presque un jumelage ! On a des sacrés souvenirs avec eux ! Il y a des points communs dans l'histoire des deux clubs, des malheurs notamment, donc forcément ça rapproche.

  • Quel est le meilleur joueur avec qui tu as joué ?

Charly (nom de famille ???) de Laval. Il a joué quelques saisons à l'ESSHA avant 2010. Steph Romann est aussi un super joueur individuel, ainsi qu'un grand gardien de but. Mais Charly avait un plus grand sens du jeu collectif. Il avait un shoot incroyable, il était sponsorisé par une marque, alors qu'il était en Nationale 2, ce qui était rare à ce niveau à l'époque.

  • Peux-tu donner ton onze de rêche des joueurs ayant joué avec toi ? 

Didier Locu ()Peter Coudray - Nicolas Ramaugé - Jorge AlonsoEmmanuel Manceau - Stéphane Lecuyer - Marc Landelle - Pascal Bézier Stéphane Montecot Stéphane Romann - Gérard Theulier 

  • Vois-tu des différences entre le hocjey de tes débuts et celui d'aujourd'hui ?  

Quand j'ai commencé, j'étais jeune... Le hors-jeu venait d'être retiré tiens. L'évolution des terrains est incroyable depuis que j'ai commencé. Aujourd'hui il n'y a plus vraiment de hockey sur « gazon », c'est des synthétiques, mais c'est des vrais billards par contre. Ceux qui ont commencé sur gazon s'adaptent mieux quand ils passent sur synthétique que l'inverse. Les joueurs de La Baule et d'Entrammes ont de sacrés réflexes et on sait pourquoi.

  • Que penses-tu de la situation actuelle du club ? 

Bien, elle est ascendante. Il y a un moteur, qui est Manuel Cosson (l'entraîneur) aujourd'hui. J'espère qu'on ne va pas le perdre. Après pour l'équipe sénior, tout est possible. Tout dépend de l'intégration des jeunes dans le club, qu'ils puissent et qu'ils veulent s'intégrer et s'investir dans un projet commun.

  • Comment tu vois le hockey en France ? 

Notre équipe nationale masculine a encore tout à prouver. Mais c'est vrai que c'est difficile à suivre parce qu'on rate toujours les qualifs importantes d'un cheveu, c'est frustrant ! Avec les JO de Paris 2024, la France devrait être qualifié j'espère, ça sera un gros coup de projecteur à ne pas rater pour notre sport. D'ailleurs, la fédération a lancé un plan objectif 2024 avec une jeune génération. Je les ai vu jouer à Angers pour l'inauguration du nouveau terrain du SCO, et bien ça va très vite c'est le moins qu'on puisse dire.  

  • Peux-tu nous en dire plus sur la fin de carrière au hockey ? 

Disons que je suis plus sur la fin que sur le début... Après un paquet d'années, t'as d'avantage envie de rester avec ta famille les week-ends. Parce que s'investir dans une équipe c'est génial, mais ça prend du temps sur la vie de famille. Heureusement, on ne joue pas non plus tous les week-ends. A l'avenir, ça me ferait plaisir d'être dans une équipe loisirs et moins compète. Le projet de monter une équipe vétéran avec l'ESSHA pour participer au championnat de France Vétérans ça aurait été génial mais ça ne s'est finalement pas fait. Pourtant, j'aurai adoré le faire avec Segré.

  • Quels liens avec le club as-tu aujourd'hui ? 

Joueur le week-end, sport santé la semaine le jeudi avec Manu Cosson. On voit d'autres personnes, on ne fait pas que du hockey, c'est un bon compromis. Ça attire des gens, c'est vraiment bien. Et un beau corps sculpté ça s'entretient... 

  • Yaya, un petit mot pour finir cette discussion ? 

Mon souhait que je voudrai bien que le club remonte en Nationale 2, mais il faudrait qu'il y ait des joueurs motivés et avoir un effectif plus garni, avec au moins 20 joueurs. Je rajoute aussi qu'il y a une super ambiance au hockey, que c'est un sport sain et bienveillant.

Selon les dernières indiscrétion, Yannick se remettrai actuellement d'un sale blessure au pied mais compterai bien revenir dans le circuit dès que le médecin lui aura donnée son aval...

Affaire à suivre...